L e pape ! Il est-il mort ou il est-il pas
mort ? Aujourd'hui (01/04/2005) on annonçait que «L'électro-encéphalogramme du
pape serait plat» à 20h39, puis à 21h40, «Le Vatican dément la mort du pape Jean
Paul II». Incroyable… Tout le monde sait qu'il est mort depuis au moins trois
semaines ! Ou tout le monde devrait le savoir. Mais quoi ! le monde déteste
voir mourir ses idoles, et il guette la moindre nouvelle qui fera espérer que la réalité
n'est pas réelle et que les idoles ne meurent jamais. Hélas, la réalité est réelle et les
idoles meurent…
Qu'est-ce exactement qu'une idole ? Cela dépend. Il en va différemment lorsqu'un
individu devient tel avant sa naissance, durant sa vie ou après sa mort. Le premier cas,
c'est l'idole de type monarchique et héréditaire; ce genre-ci n'a pas de particulière
qualité, c'est ce qu'on appelle un symbole, on ne lui demandera durant sa vie que de se
conformer à sa fonction. Le troisième cas est l'idole démocratique: «le peuple» choisit
un modèle de vie exemplaire, qui sera la matrice du comportement social souhaitable. Le
deuxième cas se déploie en deux aspects, l'un qui simule la monarchie, et que l'on nomme
tyrannie, l'autre qui simule la démocratie, et que l'on nomme démagogie. Bien sûr, ces
typologies ne correspondent pas à un état des choses réel, je veux dire que par exemple
ma notion d'idole «démocratique» n'induit pas une situation qu'on peut qualifier dans la
réalité vérifiable de démocratique, c'est un modèle qui suppose que les membres de la
société plébiscitent, ou semblent plébisciter, cette idole.
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